Sous un arbre un loup et une brebis ? [PV Sora]

June poussa un long soupir sur le seuil du bâtiment, remettant sa frange en place. Elle sortait de la réunion des Hikari. Deux heures, enfermées dans une pièce à parler de ces créatures, et toujours aucune mesure d'extermination n'était prise. Une brise vint la redécoiffer et la jeune fille lâcha un deuxième souffle, désespérée. Ça va qu'il ne faisait pas moche et qu'aucun individu rodaient dans les parages. En cet instant, il valait mieux que rien ni personne ne viennent perturber la demoiselle, sous peine d'explosion pas qu'intérieur! Ainsi prendre l'air était le seul remède qui lui était venu à l'esprit.

June était arrivée à la Suika Gakuen depuis environ 1 semaine, des sourires amicaux elle en avait lâcher, aider ses camarades c'était fait aussi et elle avait déjà ''séduit'' presque deux de ses professeurs. La ''fausse'' June était bien en place. Pas un instant, dans cette courte semaine, elle n'avait pas penser à son apparence, à la façon dont elle se tenait ou encore au ton de ses paroles. Jouer un personnage qui est à votre opposé n'est pas des moindres à faire. Il fallait qu'elle souffle, que la June telle que se connaissait réellement reprenne, même qu'un bref instant, le dessus.

Elle descendit donc les quelques marches qui se tenait devant la porte du grand Hall, pour se diriger dans le jardin qu'offrait l'académie. Il était fleuri. June aimait les fleurs, c'est gracieux, séduisant, mais certaines vous rappellent qu'elles ont des épines. Cela lui correspondait bien, en quelque sorte. June vérifia qu'il n'y avait personne dans les alentours, avant de s'adosser à un arbre. Elle gonfla ses paumons à leur maximum et souffla l'air inspiré doucement, comme lorsqu'on recrache la fumée du cigarette avec bien être. Elle s'avançant pour cueillir une rose pourpre qu'offrait cette allée fleurie. La jeune fille se ré-adossant à son arbre, et s'assit sur son seuil. La rose entre les mains, les yeux posaient sur ses pétales, ses doigts sur la tige au épines faisaient tournoyer délicatement la fleur qui semblait flottait.

Pourquoi existe-t-il, hein ? Ils ne savent pas se contrôler, les uns comme les autres. Leurs envies les rend aveugles, ils sont tellement obsédé, qu'il en oublie tout les principes de la vie en société. Ils ne sont pas humain, et ils continuent de s'obstiner à vivre avec nous. Je les hais. Et évidemment, ici, ils sont partout. Rah... Papa, c'est bien parce que je t'aime que j'arrive à faire ça. Non mais franchement je dois être folle... Non ! Ils n'ont aucun mérite à vivre ici, dans ce monde. Rien ni personne ne fera en sorte que la cohabitation soit possible. Elle ne l'est pas. Comment voulez vivre avec des êtres pareils.

-''Aïeuh !''

Une épine de la rose s'introduit dans l'indexe de la demoiselle, la sortant, par la même occasion, de sa rêverie. Enfin, si on peut qualifier ça de ''rêve''. En ce moment, June avait une certaine tendance à se faire envahir par ses pensées. Était-ce là sa principale faiblesse ces derniers temps ? Elle ne l'assumerait jamais. Donc la réponse était forcément ''non''.

Le vent se manifesta une nouvelle fois, dégageant, cette fois-ci, les cheveux de son visage. June n'avait aucunement envie de rentrer, bien que l'heure du couvre-feu approcha ; elle resta assise planquait derrière son arbre, plus vulnérable que personne dans cette situation.

« Ouaaaaaaaaaaaaah ! »

Sora était en train de bailler de tout son être. Il s’était retenu pendant les deux heures qu’avait durée la réunion et il en pouvait désormais plus. De sa manche, il essuya les larmes qui avaient perlé à ses yeux et se mis en marche vers sa chambre. Pourquoi il était obligé d’assister à ces foutus meeting hein ? Sous prétexte qu’il faisait partie des têtes, hop !, on l’assoit sur une chaise et on lui dit de plus bouger pour les heures qui viennent. Si encore il avait un véritable pouvoir comme le Jack, ok, mais il ne faisait qu’appliquer les décisions. Enfin, il râlait, mais ces réunions étaient une bonne chose pour lui : elles lui permettaient de surveiller l’avancement des choses et les soupçons autour de sa sœur. Vu l’état d’esprit actuel, sa révélation comme quoi tout les vampires ne sont pas des psychopathes buveurs de sang aller encore devoir attendre. Au moins, personne ne s’était intéressé à Rei pour le moment, c’était déjà ça.

Alors qu’il allait se diriger vers le réfectoire - chacun utilisant un chemin détourner pour rentrer à sa chambre, les soupçons seraient trop grands sinon - quand une main ferma s’abattit sur son épaule. Se retournant, il reconnu le Queen of Diamond, un garçon plus petit que lui mais à la poigne saisissante.

« Tu es le Knight of Spade, non ?
_ Oui.
_ Tiens, ta Queen a oublié ça. »

Il lui tendit une enveloppe rouge et repartit comme il était venu ; en silence. C’était l’enveloppe des missions à accomplir dans le mois, Sora la connaissait. Mais il n’avait pas le droit de l’ouvrir. Il grommela un peu, comme quoi c’est toujours aux Knights qu’on file le boulot chiant - comme retrouver son supérieur dans la nature en pleine nuit - mais se mit tout de même en marche vers le jardin des roses. En fait, ça ne le dérangeait pas plus que ça : il faisait bon, la brise était agréable, sa Queen canon et ça lui donnait une excuse pour ne pas rentrer tout de suite. Le blond sortit en sifflotant.

Seul hic : la retrouver. Si ça se trouve, elle avait déjà regagné sa chambre ? En tout cas, elle n’était sur aucun des bancs qui parsemaient le jardin, ni même au bord de la fontaine ; il aurait vu le sommet de son crâne, les rosiers n’étaient pas très hauts. À moins qu’elle ne soit allongée dessus ? Il continua de marcher, jetant un coup d’œil dans chaque allée fleurie. C’était vraiment désert : pas un couple, un poète ou une âme solitaire. Il fallait dire aussi qu’il était 20h47, il avait intérêt à se dépêcher s’il voulait regagner le dortoir à temps. Soudain, un bout de tissu dépassant de derrière un arbre attira son attention. Une robe ? Mais était-ce la sienne ?

« Aïeuh ! »

Oui, c’était bien elle. Sora s’engagea sur le sentir de gravier, ses pas crissant dessus sans aucune discrétion. Après tout, il s’en fichait qu’elle l’entende venir ou non.

« Tout va bien ? lui demanda-t-il en arrivant à sa hauteur. »

Il évalua la situation d’un coup d’œil expert. June, une rose, des épines, un doigt, un cri, du sang. Apparemment elle s’était blessée en jouant avec la fleur. Il vit un filet rougeâtre commencer lentement à descendre le long de son doigt, diffusant une odeur métallique dans l’air parfumé du jardin. Le jeune s’accroupit à sa hauteur et lui saisi la main sans lui demander son avis.

« Tu ne devrais pas laisser couler ça.

Il porta aussitôt la plaie à sa bouche et la suça avec application. Une fois propre, il la relâcha et sortit un pansement de sa poche qu’il commença à dépiauter. On pourrait s’étonner de voir un adolescent avec toujours des pansements sur lui, sauf quand on connait le frère de Sora et son don rare pour les gamelles. Là, on s’étonne plus, ça devient une évidence.

_ Tu vas tous les attirer avec l’odeur de ton sang, lui dit-il en appliquant le sparadrap décoré de petites pommes vertes sur la coupure. Et je n’ai pas envie de me battre ce soir. »

Ça, c’était bien un réflexion 100% Hikarienne : sang + odeur + nuit = vampire et/ou lycan = baston. Ce n’était même pas une tentative de drague, c’était juste un acte de survie. Tu parles d’un romantique. C’est en relâchant la main de la jeune fille que notre blond réalisa que… eh bien qu’il était en face d’une fille, justement. Il perdit alors son ton neutre de sergent chef et lui fit un sourire pendant que la lune se levait doucement.

« Ça va, je ne t’ai pas fait trop mal ? »

Spoiler:

Voilà qu'à cause de sa rêverie, des gouttelettes de sang perlaient jusqu'à la première phalange de la jeune étourdie. June n'avait pas pris le temps de nettoyer sa petite entaille, car elle entendit des bruits de pas. Si c'était pour qu'elle aille dans sa chambre, elle aurait tout fait pour marchander 20 minutes de plus. Cependant, ce fut un jeune blondinet qui arriva au niveau de son visage. Elle l'avait déjà vu quelque part, c'était un Hikari, oui, ses idées étaient floues à son sujet ; elle se creusa les méninges et se rappela qu'il était son Knight. Il lui posa une bref question de formalité. Devait-elle le prendre comme un ''salut belle inconnue, faisons connaissance voir un peu plus'' ou alors avait-il entendu son petit cris lâcher par inadvertance, 5 secondes au par-avant et était donc arriver en bon gentleman prêt à la secourir ? Aussi, aucune des deux réponses étaient possibles, cependant la demoiselle n'envisagea dans l'immédiat, que ces deux là.

Même pas avait-elle eu le temps de répondre que sa main se retrouva dans la sienne. Jeune resta dubitative lorsqu'il porta son doigt à sa bouche. Ses lèvres étaient douces, June sentit une légère aspiration à l'extrémité de son index, elle le regarda faire sans rien dire. Le jeune blondinet sortit un pansement de sa poche. Il n'allait tout de même pas lui mettre cette atrocité sur le bout du doigt ?! June lui envoyant un regard non-chaland qui voulait tout dire.

_ Tu vas tous les attirer avec l’odeur de ton sang. Et je n’ai pas envie de me battre ce soir. »

Voilà qu'il fit allusion à eux. June se retenu un moment, elle n'avait pas dit un mot depuis que le jeune homme était arrivé ; elle s'était laissée faire comme une petite fille blessée. Sa dose de pacifisme écoulée, elle réagit d'un ton un peu sec au jeune homme.

''Ils sont censé se contrôler non ?'' Elle lâcha elle soupir avant de fixer ses yeux. ''Je n'ai pas besoin de toi pour me défendre. Ni de cette chose ridicule'' Elle retira le pansement enfantin et le lâcha devant ses pieds.

La nuit tombait doucement, l'heure de rentrée approchait, June se le niait, ne voulant sous aucun prétexte se retrouver enfermée dans sa chambre, sans pouvoir s'endormir. Elle posa la fleur à ses côtés avant de lever les yeux vers le jeune blondinet qu'elle perçut comme ''transformer''. Celui-ci changea de regard, lui lâcha un sourire, avant de lui poser une question d'un ton plus doux. Elle parut idiote à June qui lui fit remarquer aussitôt sans gènes.

''Tu es déjà arrivé à blesser quelqu'un en lui suçant le doigt et en lui appliquant un pansement ?''

Elle resta silencieuse tout le long de l’opération, ô combien délicate, qu’est le déballage et collage de pansement. Même une fois que Sora ait exprimé à voix haute ses inquiétudes sur les problèmes que cette coupure pourrait leur apporter elle resta muette. Ou presque. Avec une moue que l’on pourrait qualifier de désagréable - et que le jeune homme jugea comme telle - elle lui rétorqua que ces sales bêtes étaient censées se contrôler et lui jeta plus où moins le sparadrap aux pieds. Il s’efforça de rester cool et impassible, un vrai gentlemen blond, même quand elle lui rétorqua qu’elle était bien assez grande pour se protéger seule. Une petite veine tapa bien à sa tempe mais il se maitrisa. Déjà parce que son mauvais caractère lui en avait déjà valu plus d’une, ensuite parce que la peste en face de lui était bel et bien sa supérieure. Et même si Sora avait un sens de la hiérarchie un peu aléatoire, il ne fallait pas non plus tenter le diable. Il regarda pensivement le petit bout de papier autocollant recouvert de pommes. Et puis d’abord, il l’aimait bien, lui, il voyait pas ce qu’il avait de ridicule.

Soufflant intérieurement, le Knight continua de faire bonne figure et demanda à June s’il ne lui avait pas fait mal. La jeune fille posa la fleur au sol, doucement, en faisant preuve d’une délicatesse qui fut totalement exclu de ses propos.

« Tu es déjà arrivé à blesser quelqu'un en lui suçant le doigt et en lui appliquant un pansement ? lui demanda-t-elle, acide. »

Ce fut la goutte de trop pour Sora. Il n’avait jamais été d’un naturel très patient, surtout dans ce genre de situation. Pourtant, il s’était montré vraiment très poli envers cette jeune demoiselle qui ne le lui avait absolument pas rendu. Comme s’il allait continuer à faire des efforts après ça.

Apparemment calme, il plongea à nouveau sa main dans sa poche et en sortit un nouveau pansement, décoré de petites pattes de chat roses et oranges, cette fois. Peut être que ça lui plairait plus vu que c’est une fille ? Les yeux fixés sur ses doigts, il commença à le défaire en parlant.

« S’ils se contrôlaient, comme tu dis, Hikari n’aurait pas de raison d’exister il me semble. De plus, qui a dit que j’allais te protéger ? S’ils débarquent ce n’est pas pour ta vie que je me battrai, mais pour la mienne !

Il lui attrapa à nouveau la main et colla le nouveau pansement sur la coupure, sans aucune douceur cette fois-ci. Il n’était plus d’humeur.

_ Et si je te mets cette « chose ridicule » sur le doigt, ce n’est pas pour faire joli, mais bel et bien pour que l’odeur de ton sang ne se propage pas plus qu’elle ne l’est déjà. Tu devrais pouvoir le comprendre, non ? »

Les sourcils froncés, il ne la lâcha pas. Il était relativement énervé. De cette colère subite qui le prenait régulièrement face à une attitude immature, mais qui se calmait aussi rapidement qu’elle était venue, ne laissant qu’un arrière goût amère d’insatisfaction dans la gorge. Comme durant une joute orale où l’adversaire a le dessus mais où l’on sait que l’on a raison. L’autre a beau mener, gagner, on enrage car il se trompe et ne veut pas l’accepter. Alors que c’est nous, qui n’acceptons pas au final. Sora aurait voulu lui arracher les mots de la bouche, lui faire dire qu’elle avait tort et qu’elle s’excusait. Mais il savait aussi que c’était totalement puéril et sûrement impossible. Il connaissait assez bien sa Queen pour savoir qu’on ne lui marchait pas sur les pieds sans conséquences. Mais c’était plus fort que lui et son obstination fut plus forte que sa raison. Il appuya sans ménagement sur l’infime blessure de June qui, bien que petite, n’en était moins douloureuse il le savait. Sans cacher sa colère, il se pencha vers elle jusqu’à sentir son souffle sur son visage.

« Tu vois, comme ça je te fais mal. Alors, oui, j’aurais pu le faire en te soignant et je me suis inquiété pour toi. Ça s’appelle « la sollicitude » et « la compassion ». »

Sans la quitter des yeux, il relâcha la main de la jeune fille et eut un sourire narquois.

« Mais je doute qu’une égoïste comme toi puisse comprendre. »

Il était allé trop loin mais, au moins, il se sentait mieux. Et ça n’était pas négligeable.

Non mais Oh! Voilà qu'il montait sur ses grands chevaux le petit blondinet. June ne quittait pas ses beaux yeux azurs. Elle le regardait, orgueilleuse, faire son petit speech sur les Hikaris. Il avait bien appris sa leçon. June tira un léger sourire à ses dire. Lui montrant qu'elle écoutait, certes, mais qu'elle n'était pas du tout de son avis. Retenez là, qu'elle a réussi à se contrôler. La situation était assez tendue comme ça, pour ne pas en rajouter une couche. Il était de son côté après tout... Il fallait bien qu'elle se le rentre dans le crane !

Et rebelote. Voilà qu'il lui refilait encore son truc moisit. Avec les pattes d'une espèce non identifié. Rose. Petit. Ridicule. Et qui n'allait certainement pas être efficace contre l'odorat ultra-développé des grosse bestioles qui rodent ici, à la Suika. Il faisait son job, June ne pouvait rien lui reprocher. Enfin si, mais passons.

Il lui tenait encore la main, après avoir mis le pansement. June le regarda d'un air interrogateur. Qu'est-ce qu'il voulait encore ? Un bisous ? Owiii un bisous ! Non mais ça va pas ! Contrôle tes pulsions ma fille ! C'est vrai qu'il était Sex' se disciple ! Il avait un certain sex-appeal qui ne laissait pas la demoiselle indifférente.

BREF ! On s'égare là...

"Hum!"

Petit gémissement lâché par la jeune fille lorsque le blondinet appuyait sans retenue sur sa petite blessure. Il n'était pas gêné. Blesser son supérieur, il était donc aussi inconscient que cela. June le fixa, avide, attendant une fraction de seconde, le temps de s'habituer à la douleur.

"Tu es venu pour quoi au juste ? Pour me mettre un pansement et me rappeler ce pour quoi exister les Hikari ?"

Elle lui sourit avant de reculer d'un coup sec sa main, de façon à ce que celle du jeune homme ne la touche plus. June se releva, déplissa sa jupe, et releva les yeux regardant ceux du blondinet. Attendant des explications un peu plus concrètes que celles donnaient au par avant.

Elle ne dit rien. Gosh, elle ne dit rien ! Cette absence de réaction, plus sûrement que n’importe quelle claque, ramena Sora sur Terre. Il n’était tout de même pas en train d’agresser sa supérieure là tout de même ? La brune en face de lui n’avait pas l’air contente. Déjà, elle avait mal. Ensuite, son caractère impétueux ne devait pas être facile à contenir dans se genre de situation. Sora se demanda pour quelle raison mystique il n’était pas encore six pieds sous terre.

« Tu es venu pour quoi au juste ? Pour me mettre un pansement et me rappeler ce pour quoi existaient les Hikari ? »

Le sourire de June n’avait pas vraiment l’air sincère. Comme pour confirmer ces dires, elle retira brusquement sa main de celle du blond dans les secondes qui suivirent. Arh, il avait vraiment été con sur ce coup là. Voilà où ça le menait de se laisser contrôler par ses sentiments ; il perdait les pédales ! Tandis qu’elle se relevait et défroissait sa jupe, Sora se laissa tomber sur ses fesses, s’asseyant à même le sol sans craindre de salir son uniforme. Il passa une main… gênée ? dans ses cheveux blonds, se maudissant lui-même pour son inconscience. Il s’était pourtant promis d’être plus patient. Chassez le naturel et il revient au galop.

« Arf… je suis désolé, fini-t-il par dire, je n’aurais pas dû m’énerver comme ça. Je trouverai un moyen de me faire pardonner, continua-t-il en plantant ses yeux bleus dans les siens. »

Bah voilà, les mots qu’excuse qu’il voulait l’entendre elle prononcer venaient de sortir de sa bouche. Allez, pas de quoi se vexer. Cela prouvait juste qu’il était plus mature qu’elle, non ? Oui, voilà, il allait se dire ça et il se sentirait mieux. Au moins, la hache de guerre était enterrée. Enfin, restait à voir si June était d’accord pour faire la paix. Mais, après tout, il lui avait promis de se faire pardonner, non ? S’appuyant sur l’une de ses mains, Sora se cambra pour sortir l’enveloppe rouge de la poche arrière de son pantalon. Il la tapota un peu, dans le but vain de la rendre plus présentable et moins poussiéreuse. Seul l’intérieur comptait de toutes façons. Il releva la tête vers elle. Ah, elle le surplombait de tout son haut. Un peu comme si elle le remettait à sa place de simple subalterne un peu trop insolent. Un peu beaucoup même. Enfin bon, il allait pas se plaindre non plus ; avouons de la vue était plutôt agréable… Mais là n’est pas le sujet actuellement !

« Tiens - il lui tendit le bout de papier écarlate -, c’est pour ça que je t’ai suivie hors de la salle de réunion.

Il laissa retomber son bras une fois que June l’ait attrapé et pris un air grognon tout à fait… craquant.

_ Tu pourrais éviter de l’oublier la prochaine fois. Après c’est moi qui doit venir te chercher. Imagine, s’exclama-t-il, t’aurais pu avoir rendez vous avez ton copain ou un truc du genre et alors ça aurait été super gênant pour moi ! »

Excuse bidon, bonjour. En fait, il avait juste la flemme. Même si les jambes galbées devant lui lui susurraient le contraire.

Même pas le temps de capter le jeune homme qu'il était déjà à même le sol. En train de faire ses excuses à la demoiselle qui le surplombait. Ahah ! Elle se sentait puissante la June. Elle aimait ça, inverser les rôles. Mais pour le cas, tout était redevenu "normal" et à sa place. C'était effectivement, très orgueilleux de sa part, mais ceci lui passer bien à côté. June adressa finalement un sourire un peu plus "sincère" que les précédents au petit blondinet.

"On verra de quoi tu es capable" dit-elle amusée.

Elle regardait le jeune homme avec un petit air joueur. Elle le provoquait du regard, comme si elle attendait que là! Maintenant! Tout de suite! Il la surprenne. En faisant quoi que ce soit pour l'amu... pour se faire pardonner, voyons. Mais la demoiselle n'attendait rien d'exceptionnel de la part du jeune homme. Peut-être qu'il en était, certes, mais pas en présence de sa supérieur...

Le vent se manifesta une nouvelle fois, June se remit quelques mèches en place, et reprit son expression, sourcils légèrement froncés et bouche totalement neutre, face au blondinet. Celui-ci prenait d'ailleurs une drôle de posture, qui le rendait pertinemment attirant, les hanches en avant, le dos cambré... Grrr ! Reprend tes esprits June, c'est pas une proie, hein, on y touche pas à celui-là, ça risque de faire des histoires ! Aller ! Self control...! Une petite enveloppe vient perturber les fantasmes de la jeune fille, ce qui la ramena immédiatement à la réalité. June lâcha un ''Aah...'' désespérée que le travail la poursuive autant. Elle sourit à l'explication du jeune homme en guise de remerciement.

Tu pourrais éviter de l’oublier la prochaine fois. Après c’est moi qui doit venir te chercher. Imagine, t’aurais pu avoir rendez vous avez ton copain ou un truc du genre et alors ça aurait été super gênant pour moi ! » dit-il tout grognon.

June lui ébouriffa sa chevelure avant de venir à sa hauteur. ''Tu crois que je l'ai oublié pour quoi ? Et puis ce n'est pas un ''petit copain'' qui va te faire reculer, hein!'' A croupit, à ses côtés, June lui susurra ces quelque mots en jouant des sourcils.

Mais il était capable de tout plein de choses ! Il le pensa fort mais ne le prononça pas à haute voix, se contentant d’un beau sourire en coin et d’un haussement de sourcil. Le vent semblait s’amuser dans ses longs cheveux bruns, la forçant à les coincer derrière l’une de ses oreilles. Lui ne fit aucun mouvement, laissant les fils blonds lui venir dans la figure avant de repartir, poussés dans le sens inverse par il ne savait quel courant. La vue de l’enveloppe fit cligner les yeux de June, comme si elle avait l’esprit ailleurs. Elle poussa aussitôt un grognement… dégouté. Sûrement le fait de voir qu’elle avait du boulot qui la mettait dans cet état là. Et oui, le poste de Queen n’avait pas que des avantages comme faire se soumettre des beaux gosses, il y avait aussi des responsabilités qui allaient avec ! Pourtant, son explication farfelue fut récompensée d’un sourire. Était-ce sa récompense pour avoir parcouru le jardin en pleine nuit à sa recherche, l’avoir soignée et ensuite s’être engueulé avec elle ? D’ailleurs, elle n’avait pas jeté son pansement cette fois-ci. Il lui sourit en retour.

Soudain, June fut à nouveau à sa hauteur, accroupie devant lui. Elle avait une lueur dans le regard, une lueur qu’il pensait connaître. Un pétillement joueur dans ses rétines vert olive. Une main dans ses cheveux blonds qu’elle venait d’ébouriffer, elle le fixa de son regard d’émeraude.

« Tu crois que j’ai oublié pour quoi ?

Sora ouvrit la bouche pour lui répondre mais elle approcha son visage du sien, son souffle venant lui effleurer le creux de l’oreille. Un frisson incontrôlé lui fit dresser les cheveux sur la nuque.

_ Et puis, ce n’est pas un ''petit copain'' qui va te faire reculer, hein ! »

Il resta silencieux un moment, se contentant de la fixer sans rien dire. Il sentait le sourire entendu qui le titillait mais se refusait à le laisser sortir. C’était comme s’ils jouaient au jeu du chat et de la souris. Non, ils jouaient bel et bien à ce jeu. Il ne restait plus qu’à déterminer lequel des deux étaient le prédateur et lequel était la proie.

« Tu ne devrais pas t’asseoir comme ça, on peut voir ta culotte, lui dit-il naturellement sans la quitter des yeux. »

Les jupes n’étaient vraiment pas pratiques pour ce genre de choses. Les sorties en pleine air et tout ce qui va avec. Mais passons. Cette fois, c’était à son tour de se rapprocher d’elle et de prendre le dessus.

« Et, contrairement à ce que tu sembles penser, prononça-t-il d’un voix de velours, je ne suis pas du genre à gêner les couples des autres.

Il se rapprocha encore, toujours un peu plus d’elle. Il finit par être trop près et elle bascula en arrière, se retrouvant à son tour au sol.

_ De plus, je suis capable de nombreuses choses que tu ne peux même pas imaginer. »

Il aurait presque pu ajouter « Tu es une vilaine fille, tu as oublié ton travail, tu mérites d’être punie ! » que la scène n’aurait pas été plus choquante qu’elle ne l’était déjà. Après l’avoir poursuivie, cajolée et engueulée, voilà qu’il la dominait. Ironie du sort, alors que c’était elle le chef ici. Mais Sora, presque tendu au dessus d’elle s’en fichait bien dans le cas présent. La cloche de l’horloge du pensionnat le fit soudain sursauter. Neuf heure était en train de sonner dans un bruit tonitruant, rajoutant un côté féérique à la scène qui ne l’était absolument pas. Avec un sourire désabusé, le blond s’adressa à June.

« Bon bah, il est trop tard pour le couvre-feu maintenant. On a toute la nuit devant nous. »

Spoiler:

Elle le provoquait. June aimait ça, voir la réaction des gens devant certaine situation. De se fait, elle pensait mieux les connaitre. Peut-être se trompait-elle, mais en attendant, cela l'amusait. Toujours sûre d'elle, la jeune fille savait retourner sa veste au bon moment, pour que sa proie se voit désemparée. Sadique! Ah je vous l'avez dit. Une peau de vache déguisée en fleur. Elle le savait très bien. Mais pour June, tant que ELLE prend du plaisir, le reste lui importe peu. D'ailleurs, en ce moment même, elle jubilait intérieurement. Reprendre le dessus face à un "petit" blondinet teigneux sur les bords était une mini-rikiki-satisfaction personnelle. C'est déjà ça. Et puis, il avait un petit truc que June aimait bien, hormis son "sex-appeal" si je puis dire, le jeune homme avait un peu de répartit, lâchait quelques sourire, et apprécié apparemment rentrer dans son jeu. Enfin un camarade félin!

Toujours à sa hauteur, June fixait le jeune blondinet qui en faisait de même. Ne pas quitter ses yeux. Ils jouaient à quoi là ? Celui qui détourne le regard à perdu ? C'était plus subtil que ça, en fait. Ne pas fléchir devant l'autre. June (et son égo démesuré, vous l'aviez pas oublié, c'est bien mes petits, vous commencez à la connaitre !) ne se sentait qu'obligée de tenir. Quitte à descendre au stade de petit cafard entêté, il le fallait, tout simplement par fierté ! Donc, ses yeux dans les siens, June s'efforçait de faire le moins de mouvement possible ; pour que son regard soit encore plus perturbent pour le petit chaton qu'il était.

«Tu ne devrais pas t’asseoir comme ça, on peut voir ta culotte.

June cligna des yeux. Avait-elle bien entendu ce qu'elle venait d'entendre ? Deuxième clignement des yeux, la bouche légèrement entre-ouverte. Aucune réaction, si ce n'est sa surprise et une main qui vient cacher son entre-jambe peut-être trop dévêtue d'un bout de tissu en plus, ne put sortir de la bouche de la jeune fille ; car le petit joueur avait délibérément décidé de la provoquer en retour. Il approcha sa tête un peu plus de la sienne. Pour June il était déjà assez proche comme ça. Voilà qu'il prit une voix légèrement suave pour jouer les bon garçon bien élevé. Avouant que jamais il n'oserait gêner un couple dans son intimité. June avait du mal à le croire, lui, qui en cet instant même, plongeait son regard azur dans le sien, faisait sentir son souffle sur sa joue, approcher son front au point qu'elle puisse sentir les pointes de ses quelques mèches sur le sien ; bref, lui qui venait de violer son espace vitale! Lui qui venait de déstabiliser la jeune fille, au point qu'elle atteigne le sol, les jambes un peu plus entrouvertes mais la main toujours là en tant que barrage de tout regard pervers ou indiscrets! ''Aouch!'' (petit cris spontané lorsque les fesses de la jeune fille ont touché le sol) Et voilà qu'en plus il jouait le mystérieux dotait de pouvoirs.

_De plus, je suis capable de nombreuses choses que tu ne peux même pas imaginer. »

Ne pense pas que June ne fantasme pas sur tes petits talents cachés. D'ailleurs celle-ci sortit de sa rêverie passagère, coinça le bout de tissu avec ses cuisses, releva le menton et pris un air charmeur.

''Ne t'inquiètes pas, je ne doute pas de très grandes capacités'' œil de biche, léger sourire, elle le laissait s'approcher. ''Ah! Il va falloir que tu soignes le bleu que tu viens de me faire sur les fesses''

La cloche sonna à ce moment là, June tourna la tête, s'aperçut qu'il faisait nuit, réalisa l'heure qu'il pouvait être, repensa tout à coup au couvre feu, à la porte qui devait être fermé, à son lit qui venait de lui échapper, à la nuit qu'elle allait passer dehors, aux petites bêtes qui devait y avoir sous elle ; et enfin, à sa situation. Elle retourna aussi tôt les yeux vers le blondinet, qui la surplombait toujours.

«Bon bah, il est trop tard pour le couvre-feu maintenant. On a toute la nuit devant nous. »

''Tu acceptes de faire le médecin, donc ?''

June laissa échapper un frisson, c'est qu'il ne faisait pas chaud, en jupe, sur de l'herbe bientôt humide, le vent qui se rafraîchissait. Heureusement, une masse à 37°C n'était pas loin.

Spoiler:

« Ah ! Il va falloir que tu soignes le bleu que tu viens de me faire sur les fesses. »

Le sourire de Sora en dit long sur ses dons de médecin. Il lui aurait volontiers expliqué qu’il n’y était pour rien dans sa chute et que si elle voulait s’en prendre à quelqu’un, eh bien, qu’elle aille demander des comptes à la gravité. Mais il se tût : on ne discute pas les fantasmes d’une fille, surtout s’ils vous concernent et que la fille en question est canon. Pas par respect, principe ou autre truc idiot du genre, mais bien parce que vous êtes un homme. Et qu’un homme ne s’encombre pas de telles âneries lorsqu’une bombe lui fait des avances. Pourtant, ce n’était vraiment pas dans le naturel du blond. Je ne parle pas de céder à ses pulsions masculines, je parle des jeux tordus de déguisement. Enfin, ça pouvait avoir son charme, mais après une longue relation de quelques mois - Sora ayant une vision particulière de ce qu’est une « longue relation » - et une fois que la confiance s’est installée, tout ça. Là, why not. Mais ils n’étaient pas vraiment engagés dans une « longue relation » à l’heure actuelle, peut être même dans ce que certains vulgaires pourraient qualifier de « coup d’un soir » et d’autres plus romantiques de « baise amicale ». Oui, le jeune homme pensait exactement tout cela. Et il savait fort bien que ces pensées ne vexeraient en rien June vu que celle-ci non plus ne semblait pas vouloir officialiser la chose au point de se pavaner à son bras dans les couloirs. Enfin, il l’espérait. Car, en la repoussant, il se ferait à coup sûr une ennemie redoutable. Brrr, mieux valait ne pas y penser.

Dong ! Dong ! Dong ! Et encore Dong ! six fois. 21h, l’heure du crime. Voilà, nos deux petits chasseurs de vampires étaient officiellement des hors la loi, des délinquants juvéniles. Heureusement qu’ils étaient déjà considérés comme tels par l’ensemble du corps enseignant et des élèves de ce lycée ! Penser que sa réputation en sortirait intacte, voire grandie rassura instantanément Sora. Joke, bien sûr, le garçon ne s’intéressant en aucun cas à ce que l’on pourrait dire sur lui et sa cool attitude s’il en avait. Tant que l’on lui lançait pas des œufs, tout irait bien. Ah, mais assez d’égoïsme ! Et intéressons nous plutôt à la charmante créature qui se languissait dans les bras de notre compère. Enfin, façon de parler.

June battit de ses longs cils noirs, ajoutant un peu de mystère s’il n’en avait pas déjà assez à son regard d’émeraude. Sora se serait jeté sur elle dans la seconde si elle n’avait pas ajouté :

« Tu acceptes de faire le médecin, donc ? »

Un frisson lui parcourut la colonne vertébrale en même temps qu’un autre couvrait la peau de la belle de chair de poule. Si celui de sa supérieure était de toute évidence dû au froid, le sien était purement et simplement dégouté. Yek, encore cette histoire de docteur. Il avait cru que son sourire suave le lui aurait fait oublier, apparemment non. Oui, June était une vraie beauté. Oui, c’était une véritable allumeuse. Oui, il avait très envie d’elle. Oui, lui plaire était des ses priorité immédiate. Mais non, l’image de lui en blouse blanche ne l’inspirait pas plus que ça. Au contraire, elle avait plus le don de le refroidir.

Avec un soupir, Sora se redressa et s’assit normalement, laissant sa compagne allongée dans l’herbe verte.

« Je t’aurais volontiers emmenée à l’infirmerie, darling, mais nous sommes malheureusement enfermés dehors. Alors, contentons-nous de ce que nous avons sous la main, ajouta-t-il avec un sourire ambigu. »

Il la vit frissonner à nouveau. Il repensa à la nuit tombée, à l’air frais du soir, le vent froid et l’herbe humide. Le blond se pencha vers June et ouvrit les bras.

« Si je ne suis pas très doué comme docteur, je suis excellent en tant que chauffage humain. Tu veux tester ? »

Avec un peu de chance, cette furie lui sauterait dessus avec fougue, ils rouleraient au sol en échangeant leur salive et cette histoire de jeu de rôle serait oubliée. God, faites qu’il ait de la chance !

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